Nuit d'Octobre
Calme et paisible
Mon esprit se souvient
Rêvant impassible
A de langoureux lendemains
Où mon coeur impassible
Connaîtra son envie
Alors que déjà retentit
Le glas de ma vertu
Volupté funeste
A l'ombre des tombeaux
Où la lune peu modeste
Darde son pâle flambeau
Deux corps frissonant
Du désir mortifère
Deux coeurs s'enivrant
D'un plaisir adultère
Impossibles et fictifs
Leurs songes se répondent
Dans l'arbitraire naïf
D'une nuit moribonde
Fantasme inassouvi
Dont notre âme se délecte
S'embrasant dans l'esprit
Comme privé d'intellect
Le poète et sa muse
Egéries romantiques
S'enivrent et abusent
Du souvenir critique :
" Qui es-tu pâle étrangère
Qui tournoie sur les tombeaux
Apparition de velours vert
Qui m'étreint de ses assauts ?"
" J'aimerai disparaître au fin fond de la terre
Pour y anéantir le vice qui prolifère
En moi telle une lame souillée d'un sang impur
Embrasement indécent d'une vague de sulfure"