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LE THEATRE D'AZILIS
LE THEATRE D'AZILIS
  • " On dit souvent que la vie est une scène de théâtre. Mais de toute évidence la pièce n'a pas été répétée et les comédiens ne connaissent pas leur texte. Voilà peut-être pourquoi on a du mal à définir si c'est une tragédie ou une comédie ... "
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LE THEATRE D'AZILIS
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29 septembre 2007

Semaine 1

Et voilà un déménagement non seulement amorcé, mais encore effectué ! Par conséquent me voilà bon gré mal gré, poussée dans une nouvelle vie ... mais qui conserve tout de même quelques vestiges de l'ancienne ... Une installation chaotique qui commence bien entendu par le sempiternel "aaaaargh jsuis triste, je veux pas mettre ma chambre en cartons il y a plus rien dedaaaans". Traduction : difficultés à couper le cordon. Car si une grande partie de la jeunesse d'aujourd'hui n'a qu'une seule hâte, celle de quitter papa-maman "parce qu'ils me casse les couilles" dirait le jeune rebelle, ou plus simplement pour acquerir une indépendance, il se trouve que j'ai eu la chance d'avoir pour ainsi dire la plus parfaite des mères. Non pas qu'elle se la joue Bree Von De Kamp, mais tout simplement parce qu'elle est comme elle est, à savoir, n'ayons pas peur du mot, cool. Et savoir qu'elle va se retrouver seule tous les soirs de la semaines avec chats et chien devant "plus belle la vie", ça me brise un peu le coeur. Mais, hélas, c'est la vie ... comme elle doit elle-même le savoir mieux que personne.

Départ larmoyant au milieu des cartons donc, et arrivée la peur au ventre ... putain on a pas un concours demain ? Qui plus est décisif pour notre avenir ? Ah oui c'est bien ça ... Arrivée à 9h50 devant le théâtre, en mode "stressée mais sociable ... hum, tu veux faire croire ça à qui ?".Petit speech. Travail en groupe. Danse psyché. Exposition des motivations devant les autres. Plein d'autres. Miracles : Je donne tout ce que j'ai, je parle, je souris, "je m'appelle Alis, j'ai 18 ans, je viens du CNR de toulon et j'aimerai entrer dans la compagnie d'entrainement afin d'apprendre, tout simplement, avec les autres, car je pense que le théâtre est le lieu par excellence de l'échange, par conséquent j'aimerai effectuer ce travail au sein d'un groupe, avec vous, blabla". Hips, soulagement, la matinée est passée... et plutôt pas trop mal. Le temps d'avaler 1/8ème de pan bagna et de récupérer les escarpins rouges à l'appart, nous revoilà en plein coeur de l'abîme ... pour les scènes. Un défilé de jeunes gens plus doués les uns que les autres, mais après tout c'est pas grave, je m'en sors pas trop mal non plus, et le but c'est quand même de créer une troupe aux profils variés ... je reste confiante ... bon, c'est quand mon tour ? Et tout le problème est là. Mon tour ne vient pas. Ah si, finalement. Dernière sur 34 candidats. Ca ouvre des perspectives, non ? Le jury n'en peux plus, il ne demande même plus aux derniers d'interpreter leur scène autrement. Et moi au milieu de tout ça ? Je meurs de spasmes de stress et d'angoisse. J'ai eu le temps de stresser 34 fois. 34 fois mon estomac a fait des bonds de 8 mètres au son de la voix qui annonçait le numéro, jamais le mien. Par conséquent, une fois devant tout le monde, je joue à jouer et suis incapable de répondre aux attentes du prof, ni même de comprendre ce qu'il veut que je fasse. Quand le cheminement jusqu'à mon cerveau est enfin effectué, il est trop tard depuis 5 min. Je suis dehors en train de fumer une clope. 2 clopes. 3 clopes. Je sais que je suis grillée d'avance. Je lutte pour contenir mes larmes, et miraculeusement j'y arrive. Tout n'est pas perdu, dit la petite voix optimiste dans ma tête, il reste l'impro de groupe. Curieux. Depuis quand une voix optimiste parle dans ma tête ? Qui plus est aux bons moments ? Notre impro musicale à 5 comprenant danse folklorique et chanson à boire médiévale (dont l'apprentissage seul me convainc que je ne suis pas venue ici pour rien ^^) à  beau être sensationnelle, elle ne suffit bien évidemment pas à me sauver. Le jury délibère. Il rappelle des gens de temps en temps pour leur poser des questions. Dont moi. Cette petite entrevue me redonne stupidement de l'espoir. Assise autour d'une table, je suis morte d'angoisse. Intimement persuadée que je ne serais pas prise, et m'en voulant à mort d'y croire quand même, je suis incapable de parler aux gens autours de moi. Le mode "associal-basique" a repris le dessus. Un autre associal s'assied à côté de moi, et nous finissons par parler. C'est alors qu'une chose incroyable se produisit : j'ai, un nombre incalculable de fois dans ma vie, dis-crié-hurlé-murmuré-pensé, que j'avais faim. Mais jamais, ô grand jamais, il n'était arrivé qu'un kinder bueno atterisasse sur mes genoux à ce moment là qui plus est directement en provenance du sac d'un grand dadais métalleux 10 fois plus associal et antipathique que moi à qui je parlais pour la première, et probablement dernière fois de mon existence. Etrange nature humaine ... et je vous fais grâce de la fin de la soirée-nuit, comprenant l'annonce indéniable de mon échec, la déprime qui va avec, l'errance toute seule dans les rues d'aix à la recherche de l'appart (Victor étant encore au théâtre, puisqu'il avait été pris, lui), et le pétage de plomb une fois à l'intérieur de celui-ci.

Chapitre II : La fac ! Aaaah ... c'est formidablement grand et mal organisé. Ah, l'amphi E. Je m'installe, soulagée de la brieveté de mon errance. Tiens c'est curieux, pourquoi ils parlent tous de licences de langues ? Vérifions donc ... ah non tout est normal, l'amphi E est bien pour les licences de langues ... mais aux dernières nouvelles, j'étais pas inscrite en lettres modernes moi au fait ? Et merde. En route pour l'amphi C, qui est, pour un étudiant qui se pointe à la fac pour la première fois, le plus introuvable des introuvables. Tiens, des étudiants en galère : "vous cherchez pas l'amphi C par hasard ?" "Si si". Faisons route ensemble, ce sera plus convivial. 2h plus tard, la réunion n'a servi strictement à rien si ce n'est nous embrouiller 10 fois plus. En route vers le forum aux options : des étudiants à perte de vue + une queue impressionante devant le panneau ITALIEN = fuite ! Tant pis pour les conséquences, jme démerderai ...
Un concours et une journée de cours de ratés plus tard, je me décide finalement à faire mon emploi du temps ... putain mais ils font comment ceux qui ont pas internet pour se démerder à la fac ??? Et je les trouve où les horaires des options de langue ? Et comment ça il faut que je choisisse UN SEUL COURS parmis "le lyrisme à partir de la poésie romantique", "les romans de la folie", "l'évolution du genre théâtral à partir du XIXème", "le poème en prose", "illusion et mensonge au théâtre" ?? C'est pas possible, c'est tout ce qui m'interesse, je choisis tout là, je m'en fiche royalement des cours du genre linguistique, langue française, etc ...  pourquoi je peux pas faire que de la littérature ? Je suis pas en lettres pour apprendre l'alphabet phonétique, merde ! Je choisis finalement "les romans de la folie", qui est, par élimination, la chose qui m'interesse le moins directement et que je peux par conséquent découvrir, au lieu d'approfondir quelque chose qui me passionne, c'est à dire tout le reste ... humpf. Bon, j'ai déjà manqué le premier cours. Nous sommes cinq à attendre devant la salle du 2ème. Une demi heure après, sans avoir échangé un mot avec les autres , je finis par balancer dans leur conversation "on va continuer d'attendre pour rien encore longtemps ?" Brouhaha général (si, si, rien qu'avec 5 personnes). Devant leur immobilisme latent, je lance que moi jme barre, et execute cette sentence. Surprise : tout le monde me suit, et me parle ... merde, ils avaient besoin d'un leader ou quoi ? Bon, et bien va pour Perceval en leader, après je garantie rien ...  Une heure plus tard, ça y est, j'ai un ami. Il a monté 3 étages avec moi pour trouver les horaires d'italien et m'a fait découvrir une salle merveilleuse où le café coule à flot ... et quel café !

N'ayant bien entendu pas internet à Aix pour le moment, j'ai rédigé ceci la semaine dernière. Nous passerons donc à la semaine 2 prochainement :

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